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Libération

Arafat déterminé contre le Hamas. Après l'attentat à Gaza, le leader islamiste cheikh Yassin assigné à résidence.

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publié le 31 octobre 1998 à 12h59

Gaza, envoyé spécial.

L'officier en treillis ordonne à la voiture de déguerpir et signale aussitôt sa présence par talkie-walkie. «Vous ne pouvez ni entrer, ni prendre de photo!» dit-il en arabe. Ils sont huit policiers, dont six en civil, à faire barrage devant une maison basse recouverte de graffitis. Un pick-up banalisé arrive en renfort. Ils ne craignent évidemment pas l'évasion d'un tétraplégique rivé à sa chaise roulante, mais ils veulent s'assurer que personne, à l'exception de sa famille, ne lui rendra visite. Depuis la veille, le cheikh Ahmed Yassin est coupé du monde. Son téléphone cellulaire a été confisqué et sa ligne normale sonne dans le vide. La plus importante figure islamiste de Palestine est dorénavant assignée à résidence. Celui qui, d'une voix fluette, prônait une semaine plus tôt la guerre sainte contre Israël se trouve réduit au silence. «L'accord (de Wye Plantation) est surtout dirigé contre le Hamas», nous confiait-il dans une interview. Son collaborateur, Ismail Hanieh, qui notait religieusement chacune de ses réponses, a été arrêté vendredi, en même temps qu'une centaine d'autres militants. Ils ont rejoint Abdel Aziz Rantissi, emprisonné depuis le printemps. Aujourd'hui, tous les chefs politiques du mouvement sont derrière les barreaux. L'attentat commis la veille contre un car de ramassage scolaire «a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase», nous explique le ministre palestinien de la Justice, Freih Abou Midaine. La voiture piégée a détr