Kampala, envoyée spéciale.
Sur la photo, l'enfant roi a l'air boudeur. Il voudrait que ses sujets lui achètent un «Batman» et un «vrai» chien, explique le journaliste de New Vision. Mais le premier n'est pas disponible sur le marché ougandais et le second devra être soigneusement sélectionné pour être digne d'amuser Omukama Oyo Nyimba Rukidi IV qui, à 6 ans, est à la tête de l'une des cinq monarchies du Sud ougandais. La geste royale est aussi prisée ici qu'en Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale. Pas un jour ne passe sans que la presse ougandaise ne traite, entre la guerre en République démocratique du Congo et les débats au Parlement, des événements marquants de la vie des monarques restaurés en 1993 par le président Yoweri Museveni. Avec considérablement plus de déférence qu'outre-Manche. C'est à peine si l'on parle des querelles de succession chez les Toro. Mais tout le monde sait que la méchante tante Elizabeth, qui fut ministre du redoutable Idi Amin Dada, cherche à piquer son trône au petit roi Oyo.
Royales aventures. Il est également rare que l'on évoque la vie privée de Ronald, roi du Buganda, le plus important des royaumes, car il englobe la capitale, Kampala. Mais il suffit d'aller faire un tour au Parlement baganda, où les 52 chefs de clan siègent une fois par mois, pour comprendre que son altesse le «kabaka» donne du souci à son peuple. De ce grand bâtiment des années 50, on aperçoit le palais royal, perché sur une colline de la capitale. «Dès que nous