Menu
Libération

Pékin mise sur l'euro. Jacques Santer en visite pour cinq jours en Chine.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 octobre 1998 à 12h59

Pékin, de notre correspondante.

La Chine veut miser sur le «pôle de stabilité européen» pour se dégager de l'emprise américaine. Tel est le message entendu par le président de la Commission européenne, Jacques Santer, et son importante délégation, arrivés jeudi à Pékin pour un voyage de cinq jours en Chine. L'un des principaux facteurs d'intérêt de la Chine tient au lancement de l'euro, le 1er janvier prochain. Sceptiques jusqu'à l'année dernière, les responsables chinois s'attendent désormais à ce que la future monnaie unique européenne contribue à la stabilisation du système financier international. La Chine, qui a pris conscience avec la crise asiatique de sa dépendance au dollar, envisage de diversifier «à moyen terme» ses réserves monétaires (140 milliards de dollars) avec des euros. L'intérêt chinois pour l'Europe ne date pas d'hier, Pékin ayant exprimé depuis les années 70 son obsession pour la multipolarité. Mais les aléas de la construction européenne dans les années 80, puis les difficultés économiques du Vieux Continent avaient poussé la Chine à davantage tourner les yeux vers les Etats-Unis, paradis de la croissance et du modernisme. Mais il s'agit d'un couple conflictuel, Pékin se refusant à la domination américaine. Après l'embellie ayant entouré la visite de Clinton fin juin, les tensions redémarrent, motivées par le creusement du déficit commercial américain face aux exportations chinoises (60 milliards de dollars) et le rapprochement stratégique entre les Eta