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Libération
Interview

Tenté par le retour de Glenn, l'astronaute J.-L. Chrétien demande la nationalité américaine: «L'espace peut être à la portée de tout le monde».

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publié le 31 octobre 1998 à 12h58

Kennedy Space Center, envoyé spécial.

Jean-Loup Chrétien, le plus connu et le doyen des astronautes français, était jeudi à Cap Canaveral pour suivre le second départ dans l'espace de John Glenn, à bord de la navette Discovery qui poursuit sa mission sans incident. A 60 ans, il dit en riant ne pas rêver de devenir le «Glenn français» ­ ne serait-ce que parce qu'il a déjà effectué trois séjours dans l'espace (dont le dernier l'année dernière à bord de la navette Atlantis). Pourtant, le général Chrétien ne peut s'empêcher d'envier le sénateur qui tourne autour du globe à 77 ans, alors que lui-même, atteint par la limite d'âge en vigueur au Cnes (Centre national d'études spatiales), a été invité par ses supérieurs à rentrer à Paris au début de l'an prochain pour y prendre sa retraite.

Dans les administrations françaises, le règlement est le règlement, et la retraite est à 60 ans. «Mais comme je n'ai pas envie d'aller pêcher à la ligne, du moins pas encore, et que je veux mener à bien le contrat que la France a signé avec la Nasa pour la mise en orbite de la station spatiale, j'ai engagé les démarches pour acquérir la citoyenneté américaine», a-t-il confirmé à Libération. «C'est la seule solution que j'ai trouvée pour pouvoir continuer à travailler dans le programme de la station spatiale"»

Que faut-il penser du vol de John Glenn?

Il avait toujours voulu repartir, et il a réussi à convaincre ceux qui en décident. Ce n'est qu'ensuite qu'on a «habillé» son vol, pour justifier sa prése