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Libération

Malaisie : procès test. Principal opposant et ex-ministre, Anwar est jugé pour sodomie.

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publié le 3 novembre 1998 à 15h41

Bangkok, de notre correspondant.

Le procès du principal opposant malaisien, l'ancien ministre des Finances Ibrahim Anwar, accusé de corruption et de sodomie, s'est ouvert hier à Kuala Lumpur sous haute surveillance. Armés de fusil d'assaut, des policiers étaient déployés autour de la Cour fédérale et un hélicoptère patrouillait au-dessus du centre-ville. Las mais plutôt détendu, Ibrahim Anwar a pu serrer sa femme et sa fille aînée dans ses bras. «Je suis en bonne santé et je m'attends à un bon procès», a-t-il déclaré aux observateurs et journalistes présents dans la salle comble. A l'ouverture de la séance, l'opposant a plaidé non-coupable aux dix chefs d'accusations portés contre lui. Cinq portent sur des actes de sodomie, illégale en Malaisie, les cinq autres sur des actes de corruption visant à masquer ses présumées relations homosexuelles. Le président du tribunal, Augustine Paul, a refusé le statut d'observateur aux diplomates étrangers et aux représentants d'organisations des droits de l'Homme, venus à Kuala Lumpur pour le procès. Il a confirmé que les débats se dérouleront dans la langue nationale, le bahasa, et non en anglais, comme le souhaitaient les avocats de la défense. La présence d'observateurs étrangers «équivaudrait à empiéter sur les pouvoirs et fonctions du tribunal», a tranché le magistrat. Ces difficultés laissent planer un doute sur un procès équitable pour Ibrahim Anwar. Dans un communiqué diffusé hier, Amnesty International a estimé que ce procès «con