Jérusalem de notre correspondant
Le faucon s'est-il transformé en colombe? Dans un document de six pages, Ariel Sharon, le tout nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, prône «la coexistence» entre Israéliens et Palestiniens, et la recherche «inlassable» de la paix. Des mots peu habituels dans la bouche de l'ancien général. Mais, s'il se dit prêt «à faire tout son possible» pour améliorer le «quotidien» des Palestiniens, en pratique, il ne leur propose rien d'autre que le maintien en état des accords d'Oslo.
Sharon est chargé par Benyamin Netanyahou de négocier le statut final des territoires. Une tâche qui s'annonce difficile. Les positions des deux parties paraissent inconciliables, que ce soit sur l'avenir de Jérusalem, le tracé des frontières ou le sort des colonies juives et des réfugiés palestiniens. Ariel Sharon le sait bien et envisage déjà la possibilité d'un échec. La réconciliation entre les deux peuples «prendra des années», confiait-il à des journalistes dès son retour de Wye Plantation.
Son plan, révélé hier par le quotidien Ha'aretz, se présente comme «une approche alternative aux crises» qui se profilent. En cas d'impasse, il propose de conclure un arrangement provisoire de non-belligérance. «Cela permettrait aux Palestiniens, écrit-il, de s'en tenir au processus d'Oslo, et à Israël de se donner le temps de le tester et de s'assurer que les conditions sont mûres pour une paix véritable et durable.» Sa solution offre aux Palestiniens «moins que la paix