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Libération

Pinochet: les lords prolongent les auditionsAucune décision avant la fin de la semaine prochaine.

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publié le 6 novembre 1998 à 15h58

Londres de notre correspondant

Deux jours durant, les avocats anglais représentant l'Espagne et le ministère public britannique ont plaidé devant les lords en faveur de l'extradition du général Pinochet pour torture et crimes contre l'humanité. Hier, à l'issue de leur plaidoirie, les avocats croyaient possible l'invalidation de la décision de la Haute Cour de Londres déclarant illégale l'arrestation, le 16 octobre, du dictateur chilien venu se soigner au Royaume-Uni. Soucieuse des répercussions internationales de ce cas ­ devenu un test de l'universalité de la justice des nations ­, la Chambre des lords, ultime tribunal d'appel, a prolongé les auditions de deux jours. Afin d'entendre les avocats du général et ceux des victimes de la dictature.

4 000 disparus. Les avocats représentant l'Espagne ­ qui accuse Pinochet de la disparition de près de 4 000 opposants ­ ont développé leurs arguments selon lesquels les crimes reprochés au général ne pouvaient être couverts par l'immunité souveraine octroyée aux chefs d'Etat. «Ces actes ne peuvent être exercés que dans le cadre de ses fonctions officielles», a défendu Me Greenwood. Il a plaidé pour la levée de l'inviolabilité souveraine, sur la base de la gravité et de l'étendue des crimes: «La torture ne peut être pratiquée que par quelqu'un agissant sous couvert d'une autorité officielle. Il est contradictoire d'affirmer que cette personne puisse bénéficier de l'immunité.»

Corpus juridique. Parcourant l'histoire des crimes contre l'huma