Bruxelles (UE), de notre correspondant
L'Union européenne a dépensé, depuis 1990, près de 6 milliards de francs pour améliorer la sécurité nucléaire à l'est. On se demande bien pourquoi, à la lecture d'un rapport spécial de la Cour des comptes européenne, consacré à l'évaluation de cette politique et qui sera rendu public le 17 novembre. Les juges de Luxembourg concluent, en effet, que personne n'est capable de dire si cet argent a permis d'améliorer notablement la sûreté de centrales nucléaires dont la plupart fonctionnent avec des technologies totalement dépassées et, partant, extrêmement dangereuses. «Il n'est pas possible aujourd'hui de dégager un état objectif des progrès réalisés grâce aux sommes mobilisées par l'Union.» Ce qui est rassurant, douze ans après la catastrophe de Tchernobyl. Pis: la cour affirme, ce qui laisse pantois lorsqu'on songe aux fortunes dépensées en consultants divers et variés, qu'«aucune méthodologie n'existe pour évaluer les progrès de la sûreté nucléaire dans chaque centrale». Mais l'Union n'est pas seule à pêcher en ce domaine, puisque, rappellent les juges, l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA, organisme dépendant de l'ONU «travaille ["] à la formulation d'indicateurs de sûreté qui, actuellement, font défaut»" Certes, la Cour des comptes n'a pas décelé de fraudes dans l'utilisation des fonds communautaires, ce qui permet à la Commission européenne de triompher. Mais la question posée par les juges de Luxembourg est bien plus