Jérusalem, de notre correspondant.
Udi Hargov et Igal Damary, arrêtés samedi à Chypre, n'étaient pas des touristes israéliens ordinaires. Le restaurateur de Zygi, un village isolé sur la côte sud de l'île, a déjà trouvé suspect qu'ils ne viennent pas manger son «excellent» poisson. «Ils essayaient de se faire discrets», a dit Panikos Cristodolo au quotidien en hébreu Ma'ariv. En fouillant leur appartement, les enquêteurs ont découvert, au lieu d'affaires de plage, du matériel d'écoute sophistiqué, des téléphones cellulaires, un ordinateur et un scanner réglé sur les fréquences de la police et de l'armée. Ils se trouvaient près d'une base militaire et leur séjour coïncidait avec des manoeuvres conjointes gréco-chypriotes. Les autorités locales les soupçonnent de s'être intéressés d'un peu trop près à un futur emplacement de missiles SS 300 fournis par la Russie. La Turquie, qui tient le nord de l'île, s'oppose au déploiement de ces batteries antiaériennes et menace de les détruire. Son armée a noué récemment des liens étroits avec Israël. De là à accuser Hargov et Damary d'espionnage au profit d'un pays tiers, il n'y a qu'un pas que les Chypriotes se sont empressés de franchir: «Il est possible que ces gens agissaient pour le compte de la Turquie», déclarait samedi leur ambassadeur à Tel-Aviv, Euripides Evriviades. Le Mossad, qui collectionne les fiascos ces derniers temps, aurait-il été pris, une fois de plus, la main dans le sac? En février dernier, l'une de ses équipes av