Jérusalem, de notre correspondant.
Tous les cinq ans, Fayçal Husseini, représentant de l'OLP à Jérusalem-Est, se retrouve confronté au même casse-tête. Ses ancêtres dirigeaient la Ville sainte jusqu'au début du siècle. L'un de ses parents, Amin al-Husseini, exerçait les fonctions de mufti, la plus haute autorité musulmane. Les clefs de la cité sont passées depuis entre les mains de ses adversaires. Cette semaine, il s'est encore heurté à la police, qui protège les colons barricadés devant le mont des Oliviers. Il s'oppose sans relâche aux projets expansionnistes du maire, Ehud Olmert, l'un des chefs de file du Likoud. Mais ses consignes de boycottage devraient faciliter pour la seconde fois son élection.
Sur le papier, les 180 000 Palestiniens de Jérusalem, soit 30% de la population, pourraient être les arbitres des municipales, qui se déroulent aujourd'hui. Comme par le passé, l'OLP leur interdit de se rendre aux urnes. «A chaque scrutin, nous réexaminons notre stratégie, explique Fayçal Husseini. Si nous disions à nos gens de voter cette année, cela voudrait dire que nous avons abandonné Jérusalem au moment où nous nous préparons à négocier son statut. On nous prête déjà l'intention de vouloir fonder notre future capitale à Abou Dis ou à Eizariya (hors des limites administratives de la ville). Cela ne ferait que renforcer cette rumeur.» Colons. Aucun militaire ne fait le guet devant ses bureaux, comme si, désormais, une surveillance était devenue inutile. Naguère, la Maison