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Libération

Les avocats de Pinochet défendent l'immunité. Le verdict des lords ne devrait tomber que la semaine prochaine.

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publié le 10 novembre 1998 à 16h11

Londres, de notre correspondant.

La parole est désormais à la défense de Pinochet. Les avocats de l'ex- dictateur chilien ont entamé hier leurs plaidoiries, demandant aux lords de confirmer le jugement de la Haute Cour accordant l'immunité au général. Selon l'avocate du général, Claire Montgomery, l'immunité souveraine dévolue aux chefs d'Etat selon le droit international ne souffre pas d'exception. «La décision peut être déplaisante pour certains pays», a concédé l'avocate eu égard aux crimes reprochés à Pinochet, mais «les actes de torture, kidnappings et crimes contre l'humanité tels que les présente l'Espagne, qui demande l'extradition du général, ont été commis dans le cadre de ses fonctions officielles». Reprenant l'argumentation qui avait convaincu la Haute Cour (elle avait jugé «illégale» l'arrestation du général le 16 octobre à la demande de Madrid), l'avocate a expliqué que juger Pinochet revenait à juger le Chili, et que deux Etats souverains ne peuvent se juger.

Plus politique, l'équipe défendant le général a souligné que l'arrestation et un éventuel procès en Europe de l'ex-dictateur «pouvait mettre en péril la transition démocratique et la réconciliation au Chili». «Il revient aux Etats d'organiser leurs propres affaires d'une manière qui assure un règlement pacifique», a affirmé l'avocate, selon laquelle pas moins de onze plaintes ont été lancées au Chili contre Pinochet. Le défenseur du général a aussi souligné que Pinochet s'était rendu à plusieurs reprises en