L'armée indonésienne a ouvert le feu hier, dans le centre de
Djakarta, afin d'empêcher un cortège d'environ 2 000 manifestants de se rendre devant l'immeuble du Parlement. Les protestataires, pour la plupart des étudiants, réclament la mise en place des réformes politiques promises par le président Jusuf Habibie, qui a succédé à Suharto renversé en mai dernier après trente-deux ans de pouvoir sans partage. Ils exigent également que l'ancien dictateur soit traduit en justice pour rendre compte des exactions passées du régime et des sommes amassées par l'ex-général et sa famille. Les militaires ont tiré en l'air après qu'une voiture roulant en tête du cortège eut heurté un barrage de militaires, faisant trois blessés parmi ceux-ci. Quelque 30 000 soldats et des blindés ont été déployés dans les rues de la capitale, alors qu'est réunie depuis mardi une session extraordinaire de l'Assemblée consultative du peuple. Les députés de l'Assemblée sont censés traduire dans les textes constitutionnels des réformes politiques qui démantèleront l'appareil autoritaire sur lequel s'est appuyé le régime Suharto. Les législateurs doivent examiner plusieurs réformes fondamentales: le système de scrutin, l'adoption du multipartisme, la limitation des pouvoirs extraordinaires, la limitation (ou la suppression) des sièges de députés réservés aux militaires" Ils doivent également déterminer la date de la prochaine élection présidentielle libre.
Mais beaucoup ont des doutes sur leurs intentions réel