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Libération

Hugo Chavez, du putsch aux urnes. Au Venezuela, l'ex-militaire au discours populiste est le favori de la présidentielle.

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publié le 12 novembre 1998 à 16h25

Les partisans de gauche du candidat à la présidentielle Hugo Chavez

arrivent en tête des élections législatives et régionales qui se sont déroulées dimanche au Venezuela. Le Mouvement Cinquième République (MVD) de Chavez et les partis de gauche qui l'appuient au sein du Pôle patriotique obtiennent 32,34% des voix au Sénat et 32,68% à la Chambre des députés.

Caracas de notre correspondant «Je fais peur à tout le monde? Ah oui, sans doute à la bande de corrompus qui pillent le pays depuis quarante ans et qui devra rendre des comptes après mon élection. Mais le peuple vénézuélien, regardez-le, lui, il m'acclame à chacun de mes déplacements.» L'ex-lieutenant-colonel Hugo Chavez Frias a pris goût aux bains de foule. En ce début d'octobre, le candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne du 6 décembre est en campagne dans l'est de Caracas, dans les bidonvilles surpeuplés de Petare. «El Commandante», comme l'appellent respectueusement ses admirateurs, s'extrait de son 4 x 4 orné de ses portraits et s'engage dans les étroites ruelles jonchées d'ordures que les services municipaux ramassent épisodiquement. Aux fenêtres des maisonnettes de briques rouges ou agglutinée sur le trottoir, la population ­ qui fait partie des 70% de Vénézuéliens vivant en dessous du seuil de pauvreté ­ scande son nom. Pull-over à damier bleu et rouge à manches courtes, sourire aux lèvres, Hugo Chavez, la démarche un peu raide du militaire en civil, s'approche de la boutique d'un zapatero (cordonnier), s