Washington de notre correspondant
Dernier avertissement avant frappe. Bill Clinton a saisi l'occasion des cérémonies de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale pour adresser depuis le cimetière national d'Arlington (Virginie) une nouvelle mise en garde à Saddam Hussein. Celui-ci a rompu le 31 octobre l'accord conclu le 23 février avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour permettre le contrôle du désarmement irakien par l'Unscom (Commission de désarmement de l'ONU). Laisser impuni le défi de Saddam «diminuerait la crédibilité du Conseil de sécurité et de l'ONU», a affirmé Clinton. En outre, l'absence de contrôle «permettra à l'Irak de reconstituer en quelques mois son arsenal d'armes de destruction massive», chimiques, biologiques et nucléaires. Le Président a appelé l'Irak à «laisser l'Unscom faire son travail», car ce serait «la meilleure manière» de garantir que l'Irak ne redevienne pas une menace pour le Moyen-Orient. «J'espère, à dire vrai je prie pour que Saddam respecte ses engagements. Mais nous devons être prêts à agir s'il refuse.»
Pas d'ultimatum. Tous les analystes à Washington estiment en fait qu'on est plus près d'un nouveau conflit avec l'Irak qu'à aucun moment depuis l'invasion du Koweït en 1990. La décision de l'ONU de retirer, hier, la totalité de son personnel en Irak indique qu'on croit à l'imminence d'une attaque américaine. Celle-ci viendra sans avertissement ni ultimatum, a précisé hier le général Hugh Shelton, chef d'état-major