Tegucigalpa envoyé spécial
«C'est un travail de titan. J'ai l'impression de ne jamais en voir le bout.» Entre deux coups de téléphone, Dimas Alonso, le directeur des opérations de Cobeco, l'organisme qui centralise la réception et la distribution de l'aide humanitaire pour le Honduras, montre une carte géante du pays. «Jusqu'à présent, on a réussi à distribuer 500 000 tonnes de vivres et de médicaments. C'est bien, mais beaucoup de zones sinistrées n'ont toujours pas été ravitaillées. Hier, une femme rescapée de la région de Guanacaste, proche du Salvador, nous a appris que des centaines d'habitants accrochés sur les toits de leurs maisons n'avaient toujours pas été localisés. A l'est du pays, par exemple, dans la Mosquitia, contrée sauvage surtout peuplée d'Indiens Miskitos, on n'a qu'une très faible idée de l'étendue du désastre.»
A l'heure où l'aide humanitaire internationale, après un début poussif, afflue à Tegucigalpa, les autorités honduriennes s'arrachent les cheveux pour atteindre l'ensemble des populations. La violence du cyclone a provoqué la destruction de 94 ponts et de nombreuses brèches au milieu des routes. Conséquence: la plupart des régions touchées ne peuvent être ralliées que par voie aérienne. Or, au Honduras, le pays le plus touché de la région, les autorités ne disposent que de 26 hélicoptères dont 12 mis à disposition par le Mexique, de loin la nation la plus généreuse et efficace. «Il faudrait au minimum doubler la flotte pour répondre aux besoins, d