Les autorités chinoises s'en sont prises violemment hier au

dalaï-lama, chef spirituel et temporel du Tibet, et à Bill Clinton, suite à leur rencontre mardi à la Maison Blanche. L'ambassadeur des Etats-Unis en Chine, James Sasser, a été convoqué hier au ministère des Affaires étrangères chinois pour y être morigéné. Pour Pékin, toute rencontre entre le dalaï-lama et un chef d'Etat étranger équivaut à une «intolérable ingérence» dans les affaires intérieures chinoises, et l'«erreur» américaine doit être «réparée». Le régime communiste a également décrié la récente rencontre à Taipei entre le président taïwanais et le secrétaire américain à l'Energie, Bill Richardson, la première à ce niveau depuis quatre ans. Pékin considère Taiwan comme une «province chinoise» et condamne tout contact officiel entre celle-ci et les gouvernements ayant des relations diplomatiques avec la Chine.

L'un des organes officiels, le China Daily a dénoncé hier «le spectacle» donné par le dalaï-lama aux Etats-Unis, estimant qu'il s'agissait «d'une farce de relations publiques» amplifiée par «l'esbroufe et le fracas des médias occidentaux». «Les "remarques conciliantesqu'il était censé faire sur la supposée question du Tibet se sont avérées une feinte.» Le quotidien se réfère ainsi aux intentions du gouvernement tibétain en exil de relancer le dialogue sino-tibétain. Depuis la fin des années 80, Pékin a refusé toutes les offres de pourparlers. Lors de la visite en Chine du président américain, voilà qu