Menu
Libération

Djakarta secoué par de violentes émeutes. Les étudiants, qui exigent des réformes démocratiques, se sont heurtés aux policiers.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 novembre 1998 à 14h15

Djakarta, envoyé spécial.

Dans un nuage de gaz lacrymogène, un étudiant agite le drapeau indonésien devant le portail de l'université catholique Atma Jaya, au coeur du centre des affaires de Djakarta. Il est un peu plus de 18 heures. Pour la seconde fois en ce vendredi, jour traditionnel de prière dans la plus grande nation musulmane au monde, la nouvelle manifestation des étudiants pour réclamer plus de réformes vient de tourner à l'émeute. En quelques minutes, le face à face tendu, mais jusque-là pacifique, entre des milliers de manifestants et plusieurs centaines de policiers et militaires sur Jalan Sudirman, la grande avenue nord-sud de la capitale, vient de se rompre brutalement. Réformes de l'après-Suharto. Les premiers tirs de la police sont partis en l'air, puis à hauteur d'homme. Charges à blanc d'abord, puis balles en caoutchouc. La foule reflue sur l'avenue, des gens sont piétinés, d'autres, plus nombreux, se réfugient à l'intérieur du campus. Entre les buildings les policiers se lancent dans la chasse à l'homme. Très vite, les ambulances emmènent les premiers blessés. Un homme a un trou dans la jambe et un autre dans le cou. On le dit mort. A cent mètres de là, dans un immense bâtiment transformé en camp retranché, l'Assemblée consultative du peuple achève ses quatre jours de session exceptionnelle censée préparer les réformes de l'après-Suharto. Quelque part dans Djakarta, les quatre principaux leaders de l'opposition, dont Megawati Soekarnoputri, la petite-fil