Même s'il en a les moyens, Saddam Hussein n'a pas l'intention de
bombarder à nouveau l'Etat hébreu en cas de raid américain. Telle est la conviction des autorités israéliennes. «Nous ne sommes pas impliqués dans ce conflit», déclarait jeudi soir un responsable qui a tenu à garder l'anonymat. «Les Irakiens nous ignorent, car s'ils répondent, ce sera la preuve qu'ils ont trompé le monde entier [sur leur puissance militaire véritable].» Durant la guerre du Golfe, 39 missiles Scud s'étaient abattus près de Tel-Aviv et de Haïfa, faisant un mort et des dizaines de blessés. Israël estime que les Irakiens manquent aujourd'hui de moyens balistiques, même s'ils possèdent toujours des armes chimiques et biologiques sarin, anthrax, VX" «Selon nos calculs, ils disposent de 20 à 50 missiles et de 2 à 5 lanceurs ["] Ils n'ont plus de capacité opération-nelle, mais ont encore la faculté de reconstituer leur arsenal», confie un officiel. Sur le moyen terme, l'Irak reste une menace. «Si Saddam craint de perdre son pouvoir, s'il est mis au pied du mur, alors il pourrait recourir à des moyens non conventionnels, explique-t-on. C'est pourquoi nous devons nous préparer sérieusement à toutes les possibilités.» En cas d'urgence, Washington pourrait envoyer en Israël deux ou trois batteries supplémentaires de missiles antimissiles Patriot. Tsahal pense être alertée peu de temps avant le début des hostilités. L'armée a repris depuis jeudi la distribution de masques à gaz et de kits antichimiques et