Son passé trouble tendant à s'effacer dans les mémoires, Blaise
Compaoré a devant lui «un avenir tranquille». C'est avec ce slogan que le président du Burkina Faso, arrivé au pouvoir en 1987 à la suite de l'assassinat de son prédécesseur et «camarade» révolutionnaire, Thomas Sankara, se présente ce dimanche pour la seconde fois aux électeurs. La première fois, en 1991, les habitants du «pays des hommes intègres» l'ont massivement boudé: en l'absence de challengers, seulement un électeur sur quatre s'est rendu aux urnes. Cette fois encore, arguant d'un manque d'indépendance de la commission nationale électorale chargée de veiller à la régularité du vote, l'opposition a voulu boycotter le scrutin. Mais deux candidats marginaux se sont lancés dans la course présidentielle, et le boycottage de neuf autres partis apparaît comme le pôle de ralliement d'une opposition aussi divisée que dépourvue d'idées sur la conduite du pays.
Après avoir participé à la «révolution», l'ex-capitaine Compaoré a reconduit le Burkina Faso dans le droit chemin de l'orthodoxie. Sur le plan économique, le libéralisme prôné par le FMI a été adopté comme credo, et, avec une dette représentant moins de 40% de son PNB, le Burkina fait partie des pays les mieux gérés du continent. Sur le plan idéologique, il y a sept ans déjà, la devise nationale, «La patrie ou la mort, nous vaincrons», a été remplacée par un triptyque moins emphatique, «Unité, progrès, justice». Par la même occasion, la Constitution a été révi