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Libération

Djakarta sonné par les émeutes.L'armée a été déployée en masse pour prévenir de nouvelles violences.

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publié le 16 novembre 1998 à 14h19

La voie de la fermeté, décidée par le président Habibie, laisse

présager une nouvelle dégradation de la situation après deux jours de violences qui ont fait au moins 11 morts et plus de 200 blessés. La quasi-totalité des ambassades occidentales et asiatiques ont donné des instructions de prudence extrême à leurs ressortissants. Djakarta envoyé spécial.

Etudiant en tourisme, Alfonso parle un bon anglais. Sur Jalan Gatot Subroto, une grande artère menant à l'Assemblée nationale et où se tient le happening géant du mouvement étudiant, il traduit les conférences de presse improvisées pour les quelques journalistes étrangers. Vendredi, la police a tué un de ses amis, Freddy, étudiant et volontaire de la Croix-Rouge, abattu alors qu'il transportait un blessé. Alfonso a promis de le venger. En attendant, il se repose à Atma Jaya. Le hall de l'université catholique, centre névralgique du mouvement étudiant, aura tout connu en une semaine. Les meetings incessants au premier jour de la contestation, les morts et les blessés par dizaines dans la nuit de vendredi et, maintenant, le recueillement et les commentaires étouffés des visiteurs du week-end. Dernier hommage. En ce dimanche pluvieux, sous un ciel d'encre, Djakarta est redevenu calme. Militaires et policiers, effondrés et endormis à même le bitume, pillards de la veille, étudiants épuisés par cinq jours de manifestations non-stop, tout le monde semble vouloir s'accorder une pause avant une éventuelle reprise des hostilités. On vi