Guatemala City envoyé spécial.
Il y avait les French doctors, il y a désormais le French President. Le Président qui, avec «compassion», se rend au chevet des victimes des catastrophes humanitaires, le Président qui vient évaluer sur place l'ampleur des dégâts et des besoins, le Président qui appelle la communauté internationale à bâtir d'urgence une «sécurité sociale internationale». La formule est aventureuse, et à peine l'a-t-il prononcée d'ailleurs que Jacques Chirac a pris ses distances avec elle. Mais elle fait rêver. Un chef de l'Etat n'a-t-il pas droit aussi à sa part de rêve? A la faveur de l'ouragan Mitch, Jacques Chirac s'est ainsi trouvé un nouveau rôle: président sans frontières. A l'époque de la mondialisation, ça sonne bien. Et ça fournit une utilité à un homme qui en France se cherche un brin, contraint, pour l'heure, de rester spectateur de la popularité d'un Jospin au turbin. Sitôt le pied posé au Guatemala, samedi, et avant d'aller visiter, hier, les sinistrés à Puerto Barrios, le chef de l'Etat a arboré sa nouvelle casquette. «Le Guatemala n'a pas été épargné par la fureur de l'eau et du vent. Dans cette épreuve, la France est à vos côtés, solidaire et déterminée. Elle continuera de vous apporter son aide et son soutien», ont été ses premières paroles. L'aide? Au total, pour les quatre pays touchés par Mitch (Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador), elle devrait avoisiner les 70 millions de francs, sans compter l'annulation des créances de dettes publiq