Néon après néon, des villes entières à travers le Japon se sont,
hier, volontairement plongées dans le noir pour mieux voir la voûte céleste. Aux portes de Bangkok, des milliers d'automobilistes se bousculaient pour fuir le fog et la pollution, qui masquent toujours le ciel de la ville. Tout au long de la Grande Muraille de Chine, des pèlerins se sont postés, les yeux tournés vers les astres. La fièvre des Léonides, cette tempête d'étoiles filantes qui devait atteindre la Terre mardi, a gagné toute l'Asie, où le spectacle promettait d'être le plus grandiose, même si le phénomène devait aussi être visible à l'oeil nu en Afrique et en Europe, dans la nuit de mardi à mercredi.
En fait, la Terre croise tous les ans, à la même époque, l'orbite de la comète Tempel-Tuttle et traverse son essaim de poussières. Mais, cette année, comme cela s'est déjà produit en 1833, 1866 et 1966, le «millésime» est exceptionnel, notre planète se trouvant au coeur de l'essaim. Baptisées «Léonides» parce qu'elles semblent provenir de la constellation du Lion, ces poussières d'étoiles s'abattent sur notre planète à une vitesse de 250 000 km/h.
Elles fourniront, par ailleurs, un déluge d'informations aux astronomes du monde entier.
Tous se sont mobilisés pour observer le phénomène depuis le sol, des avions ou dans l'espace, notamment grâce à la station Mir, qui doit prélever des échantillons de poussières. «Il s'agit de la première campagne internationale d'observation d'une pluie d'étoiles filantes montée