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Libération

Pékin expulse le correspondant du «Spiegel».

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publié le 19 novembre 1998 à 14h38

La sécurité d'Etat chinoise a expulsé hier le correspondant de

l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, en poste à Pékin depuis huit ans. Quatre heures contre un mur, séances de photo, interrogatoires: Jürgen Kremb a été accusé de détenir «illégalement des dossiers secrets chinois». L'incident est «grave» et le traitement «inacceptable», a immédiatement estimé le gouvernement allemand, qui réserve sa décision définitive. Mais, déjà, cette mesure confirme un «resserrement évident» des autorités chinoises face aux journalistes étrangers, comme le note un diplomate en poste à Pékin. Cette expulsion est en effet la deuxième en un mois, après celle du correspondant du quotidien japonais Yomiuri Shimbun, le 7 octobre.

Alors que les autorités provinciales avaient fait preuve d'une attitude plutôt tolérante lors des inondations de l'été dernier, lorsque la Chine sollicitait l'aide internationale, les autorités centrales ont interpellé récemment des cameramen qui filmaient les manifestations sociales, de plus en plus nombreuses dans tout le pays.

Des photographes se voient régulièrement confisquer leurs films et sont contraints de signer des «confessions» reconnaissant avoir pris des photos sans autorisation. Un journaliste d'une radio américaine a même été interpellé pour avoir enregistré des bruits d'oiseaux dans un grand parc de Pékin sans autorisation. Pour le cas de Kremb, aucune indication n'a pu être obtenue à Pékin sur les «dossiers secrets» retrouvés à son domicile lors de la per