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Libération

Tunisie: deux versions sur les droits de l'homme. La FIDH démonte le rapport présenté par Tunis à l'ONU.

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publié le 19 novembre 1998 à 14h36

C'est avec" cinq ans de retard que la Tunisie a finalement présenté

devant le Comité contre la torture de l'ONU, hier à Genève, son «deuxième rapport» sur les droits de l'homme. Ce retard montre, à l'évidence, l'embarras du régime de Zine Ben Ali sur cette question, alors que celui-ci aime, à l'image de sa campagne de promotion touristique, à présenter une «Tunisie terre d'évasion». Autre signe de la gêne des autorités tunisiennes: leur rapport, d'une trentaine de pages, se borne à énumérer les «structures mises en place pour favoriser la promotion et la protection des droits et des libertés fondamentales» et des textes législatifs, sans jamais évoquer leur application concrète.

A ces généralités, le «rapport alternatif», remis mardi par la FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme) au Comité contre la torture, oppose quarante pages de faits, de listes de noms, de dates, de témoignages et de chiffres souvent terribles, puisqu'il répertorie «au moins 30 cas de décès sous la torture» depuis la présentation du premier rapport tunisien en 1990. Une précision et une rigueur méticuleuses qui font ressortir le vide du rapport tunisien. Extraits croisés.

Tortures Rapport tunisien: «Soucieux de protéger l'intégrité physique et morale de l'individu, le droit tunisien (") a veillé à assurer la protection de l'individu contre les actes de torture en droit pénal comme en procédures pénales. (...)» Les «quelques cas de mauvais traitements» évoqués «ne sont que des comportements i