Washington, de notre correspondant.
A Washington, on ne parle que de «la prochaine fois». La prochaine fois que Saddam bloquera le travail des inspecteurs de l'Unscom (Commission du désarmement). La prochaine fois que Bill Clinton devra décider de lancer contre l'Irak une attaque aérienne massive, comme celle qu'il a annulée in extremis le 14 novembre. Tout le monde, du département d'Etat à la Maison Blanche, estime cette attaque «inévitable». «Nous avons toutes raisons de penser que Saddam n'acceptera jamais de se défaire de ses armes de destruction massive, et nous allons pouvoir le vérifier assez vite», dit Martin Indyk, secrétaire d'Etat adjoint chargé du Moyen-Orient. «La prochaine fois, ajoute-t-il, il n'y aura probablement pas de place pour la diplomatie.» Ou, comme l'a résumé le Premier ministre britannique, Tony Blair: «Ni avertissement, ni discussion, ni négociation, ni missive à la dernière minute. Au prochain refus d'obtempérer, Saddam prendra des frappes.» A Paris, en privé, les responsables le confirment: «la prochaine fois», les Etats-Unis ne laisseront pas au président irakien le temps de reculer, ni à l'ONU de réagir" «Menace sérieuse». Le plan d'attaque américain gelé par Clinton «reste opérationnel», a fait savoir le général Hugh Shelton, chef d'état-major interarmées. Les missiles de croisière, les chasseurs-bombardiers et les navires de guerre restent en alerte dans le Golfe (ils vont même être renforcés en début de semaine prochaine par l'arrivée d'un se