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Libération

L'opposition trop divisée. Les Américains tentent de la structurer.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h42

Londres, de notre correspondant.

Divisée, infiltrée, corrompue, l'opposition irakienne a repris du poil de la bête depuis qu'Américains et Britanniques ont décidé de s'appuyer sur ces groupes disparates, en exil ou à l'intérieur du pays, pour renverser Saddam Hussein. Un ministre britannique recevra lundi les principaux opposants irakiens réfugiés à Londres afin de les convaincre de s'unir, en coopération avec les Etats-Unis qui ont accordé le mois dernier 97 millions de dollars (environ 500 millions de francs) d'aides militaires aux ennemis de Saddam.

Kurdes et chiites. Cette stratégie, très critiquée aux Etats-Unis, a ses risques: les précédentes tentatives de renverser Saddam se sont terminées en bain de sang, la CIA abandonnant ses protégés. Selon les spécialistes de la région, les groupes en exil à Londres ne sont guère représentatifs et n'ont pas ou peu de troupes sur le terrain. A l'exception des Arabes chiites des marais au sud et surtout des Kurdes au nord, dont les deux partis ­ le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan de Jalal Talabani ­ ont à nouveau passé un accord en septembre à Washington pour mettre fin à leur guerre fratricide, attisée par Bagdad et les Etats voisins: Turquie, Iran et Syrie. Les Américains n'ont pas ménagé leurs efforts pour que ce troisième accord en quatre ans puisse tenir, assurant un minimum de stabilité au Kurdistan d'Irak toujours soumis à un double embargo ­ celui de Saddam contre l'entit