Londres, de notre correspondant.
Le gouvernement Blair a confirmé hier qu'il continuera sa guérilla juridique contre David Shayler, l'agent des services secrets de Sa Majesté, libéré mardi par une juge française au grand mécontentement des autorités britanniques. La juge, Elisabeth Ponroy, a refusé l'extradition de l'agent du MI5 vers la Grande-Bretagne, expliquant que les motifs invoqués par le gouvernement britannique pour empêcher Shayler de révéler ses secrets à la presse étaient «politiques». Ce type d'effraction, explique la juge dans ses attendus publiés hier, n'est pas couvert par la convention d'extradition entre les deux pays. Le gouvernement britannique peut demander au ministère public français de faire appel contre cette décision qui met à mal la loi britannique, très stricte sur la dissémination des secrets officiels. Dès sa libération de la prison de la Santé mardi soir, Shayler, qui a quitté en 1996 le MI5 après deux ans d'emplois subalternes, a été pris en charge par un journal britannique qui l'a logé dans un palace. L'hebdomadaire compte publier ce week-end les informations qu'il a pu collecter pendant ses années d'espionnage. Shayler avait été arrêté en France l'été dernier à la demande des Britanniques après avoir déjà monnayé des articles sur les méthodes du MI5 qui espionnait contre toute légalité des sujets britanniques «dangereux», dont des leaders étudiants devenus depuis ministres de Blair. Shayler aurait eu également connaissance de tentatives d'a