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Libération
Éditorial

Seule solution, la coopération.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h43

Pour la deuxième fois cette année, l'Irak est passé à deux doigts

d'une pluie de missiles et de son cortège de victimes civiles. Nul ne doute, pourtant, à Washington comme à Paris, que «la prochaine fois» que Saddam Hussein se mettra en faute avec la loi internationale, comme lorsqu'il a rompu tout contact avec les experts de l'Unscom, il n'aura aucun sursis avant que le ciel ne lui tombe sur la tête. L'avertissement n'est pas à prendre à la légère: l'armada américaine garde l'arme au pied, et l'imprévisibilité irakienne provoque la lassitude du reste du monde.

Plutôt que d'attendre le prochain faux pas de Bagdad, le répit actuel pourrait être employé pour sortir ce dossier du cercle vicieux de l'antagonisme irako-américain. Saddam Hussein se méprend sur le rapport de force s'il croit pouvoir ruser avec les Américains, tandis que ceux-ci se leurrent sur leur capacité à susciter une opposition crédible. Ce face-à-face ne fait que perpétuer les souffrances d'un peuple soumis à un embargo pesant et maintient une tension permanente dans cette zone. Pour en sortir, il n'y a qu'une seule voie que Saddam Hussein, qui ne devrait plus avoir de doutes sur son isolement dès qu'il se met hors la loi, n'a toujours pas voulu tester: aller au bout de la logique du désarmement imposé par l'ONU ­ car c'est bien l'Irak qui a tout déclenché en attaquant le Koweït en 1990" ­ et placer les Etats-Unis devant l'impossibilité de poursuivre un embargo devenu punition collective. Les prochaines semaine