Jérusalem, de notre correspondant.
«Attention: zone palestinienne. Entrée interdite aux Israéliens.» L'avertissement rédigé en hébreu, en anglais et en arabe, a été placé hier aux abords de la nouvelle ligne démarquant les territoires autonomes. L'enclave de Jénine, une paisible bourgade agricole du nord de la Cisjordanie, s'est étendue à vingt-huit villages avoisinants. Réduite jusque-là à un point sur la carte, elle s'étire au sud vers la ville de Naplouse et à l'ouest vers Israël.
Après une brève poignée de main entre officiers des deux camps, des camions militaires ont commencé à décharger en début de matinée des blocs de béton de couleur jaune et noir le long de la nouvelle «frontière». Les opérations ont été brutalement interrompues quand les responsables palestiniens ont constaté des changements par rapport au tracé qui leur avait été présenté la veille. Dans la soirée, un comité ministériel israélien avait effectivement apporté quelques modifications à la demande des colons. Le retrait a repris une fois les éclaircissements transmis à Yasser Arafat.
Finalement, la police palestinienne a fait une entrée en fanfare à Kabatiya, la plus importante des agglomérations évacuées par Israël. Dix véhicules bourrés de policiers sont entrés dans la bourgade de 17 000 habitants, située au sud de Jénine, en arborant des portraits de Yasser Arafat et des drapeaux palestiniens noir, vert, rouge, blanc. Le convoi était conduit par le chef des forces palestiniennes en Cisjordanie, le gé