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Libération

L'ONU critique la Tunisie. Le Comité des droits de l'homme se dit «préoccupé».

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publié le 21 novembre 1998 à 14h48

Rarement le Comité contre la torture de l'ONU aura signifié aussi

clairement qu'il ne croyait guère aux affirmations contenues dans un rapport officiel. Deux jours après que la Tunisie a défendu devant lui son bilan sur les droits de l'homme, ce comité a prononcé, vendredi à Genève, un véritable réquisitoire contre les autorités tunisiennes. Epinglant d'emblée leur rapport officiel, qui se borne à énumérer des textes législatifs sans jamais évoquer leur application concrète, le comité onusien se dit «préoccupé par le large écart qui existe entre la loi et la pratique à propos de la protection des droits de l'homme», et «particulièrement préoccupé par les pratiques de torture et de traitements cruels et dégradants perpétrées par les forces de sécurité et de police qui, dans certains cas, se sont traduites par des morts en prison».

Plus encore, l'organisme onusien dénonce «les pressions et intimidations exercées par les officiels pour empêcher les victimes de porter plainte» et reproche à Tunis de «ne pas respecter sa propre législation», particulièrement sur quatre points: la limitation à dix jours de la garde à vue; la notification aux familles de prévenus de leur arrestation; les examens médicaux à la suite de plainte de torture; les autopsies après des décès en prison. Il constate en outre que des personnes sont arrêtées par des individus en civil qui refusent de donner leur identité et se dit «choqué» par les abus et violences sexuels commis contre les femmes de détenus o