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Libération

Rome s'englue dans le piège turco-kurde. Le leader du PKK, Ocalan, placé en résidence surveillée.

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publié le 21 novembre 1998 à 14h47

Rome, de notre correspondant.

Une semaine après son arrestation à l'aéroport de Rome, le fondateur du Parti des travailleurs kurdes (PKK), Abdullah Ocalan, a été assigné hier à résidence, conformément aux souhaits exprimés la veille par le ministre communiste de la Justice Diliberto. Les quelques centaines de Kurdes qui campent nuit et jour sur une place de la capitale italienne, à deux pas du Colisée, ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme et soulagement. A l'inverse, la Turquie a immédiatement réagi en indiquant par la voix de son Premier ministre, Mesut Yilmaz, qui a déclaré: «Chaque faux pas a un prix très élevé, et l'Etat turc est assez fort pour le faire payer.»

Pour l'Italie, le cas d'Ocalan devient chaque jour un peu plus embarrassant. Outre les rétorsions d'Ankara, Rome se retrouve en effet confronté à la pression constante des Etats-Unis, qui souhaitent qu'Ocalan soit «extradé et jugé». «Nous sommes très sceptiques sur le renoncement d'Ocalan au terrorisme», a ainsi déclaré mercredi James Rubin, le porte-parole du département d'Etat à Washington. «Nous espérons que l'on pourra trouver un moyen de l'extrader en Turquie», a-t-il ajouté, en souhaitant «que l'on parvienne à un accord pour exclure une condamnation à mort». La peine capitale constitue en effet l'argument utilisé par l'Italie pour refuser d'extrader Abdullah Ocalan en Turquie. Considérant l'intervention américaine comme une ingérence dans les affaires intérieures de l'Italie, le ministre des Affaires