Menu
Libération

Commission européenne : les dérapages du recrutement. Notre enquête révèle trois nouveaux emplois contestés accordés à des protégés d'Edith Cresson, dont l'actuel PDG d'Air France.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 novembre 1998 à 14h52

Bruxelles (UE) de notre correspondant.

Népotisme et favoritisme sont-ils devenus une composante incontournable de la politique de recrutement de la Commission européenne? Assez en tout cas pour que Jacques Santer, le président de la Commission, veuille réformer ce système afin de le rendre plus transparent. Tous les eurocrates ne sont en effet pas logés à la même enseigne, loin de là: environ un quart du personnel de l'exécutif européen n'a pas le statut de fonctionnaire. Il existe ainsi une pléthore de contrats divers ­ agents auxiliaires, temporaires, experts nationaux détachés, visiteurs scientifiques ou consultants ­ qui permettent d'éviter le concours de la fonction publique européenne et, par là même, de placer des amis pour des boulots tranquilles, voire fictifs, très bien payés.

Vache à lait. Certes, contrat à durée déterminée n'est pas forcément synonyme d'emploi fictif ou de complaisance. Mais, trop souvent apparemment, certains à Bruxelles n'hésitent pas à considérer le budget de l'UE comme une vache à lait. Edith Cresson, commissaire française chargée de la Recherche et de l'Education, a, ainsi, réussi à placer quelques protégés. Libération a déjà révélé quatre affaires la concernant (éditions des 24 et 28 septembre, et du 29 octobre). Mais d'autres commissaires sont concernés: ainsi, Monika Wulf-Mathies, la commissaire allemande chargée des Politiques régionales, a fait bénéficier un ami d'un généreux contrat. Aujourd'hui, dans une enquête menée avec l'hebdomadair