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Libération

ETA: Paris et Madrid en phase. La question basque a dominé le 12e sommet franco-espagnol.

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publié le 23 novembre 1998 à 14h53

La Rochelle envoyée spéciale

«Nous attendons toujours et nous continuerons à attendre»: deux mois après le début de la trêve illimitée de l'ETA, José Maria Aznar, le président du gouvernement espagnol, attend toujours la garantie que les séparatistes basques ont bien renoncé à la lutte armée. Les chances d'enclencher un processus de paix ont été le principal sujet du tête-à-tête Aznar-Chirac lors du 12e sommet franco-espagnol, ce week-end à La Rochelle. Un sommet «excellent», aux dires du leader conservateur espagnol, reparti avec l'assurance que Paris, comme Madrid, ne baissera pas sa garde face au terrorisme.

Le chef de l'Etat français a insisté sur «l'indispensable poursuite de la coopération policière et judiciaire» entre les deux pays. Une coopération dont Aznar s'est montré «reconnaissant», de même qu'il a apprécié d'entendre Lionel Jospin affirmer que Paris compte «accompagner ["] mais en rien précéder» l'Espagne sur un terrain où elle est seule maîtresse. En clair, pas question d'un geste à l'égard de la soixantaine de basques emprisonnés en France, tant que l'exécutif espagnol n'aura pas lui-même décidé de répondre à la revendication de l'ETA de voir regroupés au Pays basque les quelque 500 etarras détenus dans les prisons espagnoles. Un préalable utile pour Madrid, au moment où, selon un sondage publié hier, les trois quarts des Espagnols sont favorables à des négociations entre leur gouvernement et l'ETA, à condition que celle-ci maintienne la trêve illimitée qu'el