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Libération

L'affaire Anwar agite la Malaisie.Le procès de l'ex-ministre reprend. Un autre opposant est arrêté.

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publié le 23 novembre 1998 à 14h12

La police malaisienne a arrêté samedi soir l'un des principaux

dirigeants de l'opposition, Tien Chua, après avoir dispersé un attroupement dans les rues de Kuala Lumpur. Militant des droits de l'homme, Tien Chua est président d'une coalition d'opposition formée en septembre après l'arrestation du vice-Premier ministre déchu, Anwar Ibrahim. D'autre part, le ministre malaisien des Affaires étrangères, Abdullah Ahmad Badawi, a accusé le vice-président américain, Al Gore, de soutenir le terrorisme et de tenter de fomenter des troubles dans le pays, en encourageant les partisans d'Anwar Ibrahim.

Kuala Lumpur envoyé spécial.

Jusqu'au printemps 1998, le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohammad, au pouvoir depuis dix-sept ans, et son dauphin et protégé, le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Anwar Ibrahim, étaient les meilleurs amis du monde. Liés depuis près de trente ans, ils passaient chaque année le ramadan ensemble. Leurs divergences croissantes sur la conduite de l'économie demeuraient masquées. Mais lorsque éclata la crise asiatique de l'été 1997, les deux hommes entretenaient déjà des avis foncièrement divergents sur la nature des solutions à apporter pour redresser la barre. Le conflit latent entre le «maître», Mahathir (72 ans), et son «disciple», Anwar (51 ans), éclata de façon aussi inattendue que violente. Mahathir limogea Anwar sans autre forme de procès le 2 septembre, puis le fit emprisonner en employant une loi d'exception. Anwar est traduit en justic