Moscou de notre correspondante
Une photo d'Andreï Sakharov trônait dans son bureau de la Douma. Comme lui, Galina Starovoïtova, 52 ans, députée de Saint-Pétersbourg, était une démocrate passionnée et intransigeante. Son assassinat, vendredi soir, porte un coup sérieux à la balbutiante démocratie russe.
Après avoir passé la semaine à Moscou, où la Douma était en session, Galina Starovoïtova avait pris l'avion pour rentrer à Saint-Pétersbourg. Un peu avant 23 heures, elle pénètre dans son immeuble du centre-ville. Ses assassins l'attendent, tapis entre le premier et le second étage. Atteinte à la tête d'une rafale de fusil-mitrailleur, la députée est tuée sur le coup. Son assistant parlementaire, qui l'accompagnait, est grièvement blessé. Abandonnant leurs armes sur les lieux, les meurtriers apparemment deux ont pris la fuite. L'attentat, soigneusement préparé, n'a laissé aucune chance à la victime. Il est caractéristique des meurtres commandités qui visent régulièrement des hommes d'affaires, des journalistes, des responsables de compagnie pétrolière ou houillère et des hommes politiques.
Génération Perestroïka. Optimiste, Galina Starovoïtova avait déjà reçu des menaces de mort mais n'y prêtait guère attention. Diplômée de psychologie et d'histoire, puis spécialisée en ethnographie, elle disait avoir eu sa révélation politique lors du printemps de Prague, en 1968. Elle s'engage lors de la perestroïka et, depuis, bataillait dur pour que la Russie se débarrasse de son pass