Le président russe, Boris Eltsine, hospitalisé dimanche pour une
pneumonie, a envers et contre tout tenu à sauver les apparences lundi en maintenant le sommet prévu avec son homologue chinois, Jiang Zemin, qu'il a reçu pendant quarante minutes, à quelques pas de son lit d'hôpital.
Moscou, de notre correspondante.
Publiquement, il dit «avoir passé l'âge» pour se présenter à la présidentielle, mais ses démentis laissent sceptiques. En raison de l'effacement de Boris Eltsine, Evgueni Primakov, 69 ans, est désormais le véritable patron, et sa popularité en fait, quoi qu'il en dise, un candidat sérieux à la succession.
Depuis le sommet russo-européen de Vienne du 27 octobre, il est devenu normal de le voir représenter la Russie sur la scène internationale. Eltsine ne semble plus en mesure de voyager. Primakov, qui fut ministre des Affaires étrangères, a, par ailleurs, l'avantage d'être déjà connu des Occidentaux. Gerhard Schröder a, le premier, marqué ce changement. En visite à Moscou la semaine dernière, le nouveau chancelier allemand a expliqué que les relations bilatérales devaient désormais «moins dépendre de personnalités particulières». Schröder faisait allusion à l'«amitié» entre Helmut Kohl et Boris Eltsine, qui agrémentaient leurs sommets de visites au banya (le sauna russe).
L'inverse d'Eltsine. Le rôle d'Eltsine semble désormais largement symbolique. Les dirigeants étrangers en visite le rencontrent, mais ils sont vite rejoints par leurs délégations pour des entretiens él