Les contacts franco-allemands se multiplient depuis le changement de
gouvernement à Bonn. Jacques Chirac s'y trouvait hier, et un sommet franco-allemand réunira les deux gouvernements, lundi à Potsdam. Dans ce contexte en plein bouleversement, le chef de la diplomatie française, Hubert Védrine, fait le point sur cette question dans une interview accordée à Libération.
Avez-vous trouvé les bases de la relance des rapports franco-allemands avec l'équipe Schröder?
Nous y travaillons. Déjà, avant les élections, il était clair, en dépit du grand respect dont Helmut Kohl était entouré, que la relation patinait pour des raisons multiples. Nous avions donc appelé à une relance qui devait commencer par un travail franco-allemand sur les sujets de fond qui sont sur la table aujourd'hui, plus que par des perfectionnements institutionnels du type d'un nouveau traité franco-allemand. Notre tâche est claire: à partir des positions françaises et allemandes, souvent différentes au départ, réélaborer des positions communes, sans lesquelles on sait que l'Europe marche mal. Même si, par ailleurs, l'entente franco-allemande ne suffit pas dans l'Europe à quinze. Le nouveau gouvernement allemand a bien réagi, avec moins de sentimentalité et plus d'esprit pratique que celui d'Helmut Kohl. Il accorde à ce sujet la même importance. Je note au passage que les spéculations géométriques sur le «triangle» censé se substituer au moteur franco-allemand n'ont guère duré et que l'on se retrouve devant une évid