Menu
Libération

Le ciel s'ouvre à Gaza. Comme prévu à Wye et pour la première fois, huit avions ont atterri hier sur l'aéroport international palestinien.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 novembre 1998 à 15h01

Rafah, envoyé spécial.

Adel Imam, debout sur la passerelle, lance un salut de star, la main en avant et le sourire aux dents blanches. Il entraîne dans son sillage d'autres acteurs connus ainsi que le ministre égyptien de l'Information, mais la foule n'a d'yeux que pour ce petit homme à la grosse tête et au corps fluet. Encadré par la porte de l'appareil, il semble sorti d'un écran de télévision. Par sa seule présence, le plus grand comique arabe prouve que la bande de Gaza n'est plus coupée du monde et se trouve désormais à un battement d'ailes du Caire et de ses étoiles. L'Airbus A 320 d'Egypt Air vient d'inaugurer, sous les applaudissements du public et les flonflons d'un orchestre militaire, un aéroport international flambant neuf. Parti du Nil, il s'est posé à 8 h 29 locales avec une minute d'avance sur son horaire, mais deux ans après la construction du tarmac. L'appareil, immobilisé devant un long tapis rouge et un Yasser Arafat au garde-à-vous, représente bien plus qu'un simple mode de transport. Pour un million d'habitants entassés dans un territoire à peine plus grand que l'île d'Elbe, c'est un moyen d'évasion. «Voyager était jusque-là un mot banni du vocabulaire palestinien, déclare Saeb Erakat, le ministre des Collectivités locales. J'espère que nous pourrons maintenant en faire usage comme n'importe qui.» Au milieu d'un gazon fraîchement posé, un collaborateur de Arafat, Ahmed Abdel Rahman, se félicite de ce «nouveau symbole de souveraineté» chèrement acquis ap