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Libération

Pour Isabel Allende, l'arrestation de Pinochet est déjà une victoire: «Pas d'impunité avec la démocratie».

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par Olivier ZITOUN
publié le 25 novembre 1998 à 15h07

Santiago, correspondance.

L'approche du verdict de la Chambre des lords, à Londres, n'effraie pas Isabel Allende. La fille de l'ex-président chilien, assassiné lors du putsch militaire de 1973, sait que, quelle que soit la décision des lords, l'arrestation de l'ancien dictateur constitue en soi une «victoire morale». «Il était très important de montrer que l'impunité ne fonctionne pas avec la démocratie», explique Isabel Allende dans une interview à Libération avant son départ pour l'Europe où elle se trouve au moment du verdict. «Il y a des moments dans la vie où la condamnation morale est plus importante que la sanction judiciaire même. Or, on a pu voir, pendant cette affaire, que Salvador Allende reste une personne admirée dans presque toute l'Europe, alors que les crimes de Pinochet ont été dénoncés et condamnés.» Pour elle, la détention de Pinochet est un «cas symbolique» qui permettra à la justice internationale de progresser à l'avenir.

Exilée pendant quinze années, Isabel Allende est entrée dans la vie politique peu après son retour au Chili, au début des années 90. Elue deux fois députée socialiste, elle occupe, à Santiago, la même maison que celle qu'elle habitait avec ses parents jusqu'à l'élection présidentielle de 1970. Appréciant les témoignages de sympathie suscités par le nom qu'elle porte, elle se réjouit, avant tout, de pouvoir mener une «vie normale», sans protection particulière.

Sentiment de satisfaction. Les cinq dernières semaines ont été pour elle des pl