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Libération

Le gouvernement turc coulé par la mafia. Mesut Yilmaz a été destitué hier par le Parlement.

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publié le 26 novembre 1998 à 15h08

La Turquie plonge dans la crise politique alors que ses rapports se

font toujours plus tendus avec l'Union européenne solidaire de l'Italie qu'Ankara menace de boycott économique pour son refus d'extrader Abdullah Ocalan, le chef des rebelles kurdes du PKK. Le gouvernement du Premier ministre Mesut Yilmaz, leader de l'Anap (Parti de la mère patrie, droite), a été destitué hier au Parlement par 314 voix pour, sur 528 participants. Des motions de censure pour «abus de pouvoir et liens occultes avec les milieux mafieux», déposées par le Parti de la juste voie (DYP, droite) de Tansu Ciller, le Parti islamiste de la vertu (Fazilet) et le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Ce gouvernement de coalition minoritaire droite-gauche, institué en juin 1997 avec l'appui à peine déguisé de l'armée pour chasser du pouvoir les islamistes, était condamné depuis que le CHP lui avait retiré son soutien. Un homme d'affaires en odeur de mafia, Kormaz Yigit, avait accusé, le 10 novembre à la télévision dans une confession sur vidéocassette, Mesut Yilmaz et son ministre de l'Economie, Gunes Taner, d'avoir délibérément fermé les yeux sur ses liens avec la mafia et le baba (parrain) Alaatin Çakigi, emprisonné en France depuis le 17 août, alors qu'il se portait acquéreur de la grande banque publique privatisable Turk Ticaret Bankasi. Mesut Yilmaz a répondu en dénonçant «un complot politique» mais a finalement été contraint de jeter l'éponge. Le chef de l'Etat, Suleyman Demirel, va dé