L'Afrique étant en partie à feu et à sang, les chefs d'Etat du
continent sont venus en nombre pour débattre de leur «sécurité collective» à Paris. La 20e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique et de France, qui s'ouvre ce matin au Carrousel du Louvre, tourne en effet au sommet panafricain avec une affluence record de 49 pays représentés, dont 34 par leur Président, soit 10 de plus que lors du dernier sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA)" Dès hier, 18 présidents de l'Afrique francophone, le «club des amis» de la France, se sont retrouvés pour une séance de travail informelle autour de Jacques Chirac et de Lionel Jospin, suivie d'un dîner à l'Elysée. Mais, outre le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, les dirigeants de l'Ethiopie, de l'Erythrée, de l'Egypte et de nombreux pays anglophones et lusophones ont également fait le voyage. Après avoir été perçue pendant quarante ans comme le «gendarme de l'Afrique», la France tente apparemment avec succès de se faire reconnaître comme gardien de la paix sur un continent troublé.
Jusqu'à la clôture du sommet, demain à la mi-journée, les débats tourneront autour du Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (Recamp), l'initiative française pour pacifier l'Afrique (voir ci-contre). Dans ce cadre, le rôle des Nations unies et de l'OUA l'une devant légitimer et l'autre contrôler les opérations d'interposition sur le continent sera soumis à un examen critique et, probablement, controv