Rome, de notre correspondant.
A l'instar du commissaire européen à l'Aide humanitaire, Emma Bonino, qui s'est exprimée contre l'octroi de l'asile politique à Abdullah Ocalan par l'Italie, le ministre des Affaires étrangères, Lamberto Dini, s'est à son tour prononcé hier contre une telle éventualité: «Après une lecture attentive de la Convention européenne sur le droit d'asile, il apparaît que les conditions pour accorder l'asile politique à Ocalan n'existent pas, a-t-il déclaré, à moins que l'on veuille violer cette convention, ratifiée par l'Italie, et qui stipule clairement que les normes sur le droit d'asile ne s'appliquent pas quand il existe de sérieuses raisons pour estimer que la personne en question a commis de graves délits de droit commun tels des attentats à la bombe, la lutte armée"» Et de conclure: «Les délits qui sont attribués à monsieur Ocalan sont innombrables et enfreignent les normes sur l'asile politique.» Deux jours plus tôt, Emma Bonino avait indiqué: «L'hypothèse du droit d'asile à Ocalan est juridiquement impraticable. (") Ce monsieur n'est pas Nelson Mandela.» La prise de position de Lamberto Dini complique sérieusement la tâche du chef de gouvernement, Massimo D'Alema, alors qu'une partie de sa majorité milite pour une autre solution. Le responsable des communistes italiens, Armando Cossutta, dont l'un des lieutenants, Oliviero Diliberto, occupe le fauteuil de ministre de la Justice, a ainsi écrit au président du Conseil pour lui demander officiell