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Libération

Le «big business» de l'industrie du sexe. Une étude du BIT répertorie les réseaux économiques du tourisme sexuel.

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publié le 27 novembre 1998 à 15h16

Genève, de notre correspondant.

Bruxelles accueillait, cette semaine, le Salon international du tourisme. L'occasion pour l'Union européenne et l'Unicef de «responsabiliser» les agents de voyages par une campagne musclée. Et d'étendre la prise de conscience aux voyageurs. A Bruxelles, des Organisations non gouvernementales ont «testé» des spots télévisés destinés aux passagers d'avion et lancé la distribution de 300000«étiquettes bagages» (qui peuvent être apposées sur les valises) appelant à «cesser l'exploitation sexuelle des enfants». Pour significative que soit cette campagne, un fait ne doit pas être oblitéré: le tourisme sexuel, bien que très médiatisé, ne représente pas plus de 10% de la demande. Une étude du Bureau international du travail (BIT), rendue publique à Genève, sur l'«industrie du sexe» aux Philippines, en Thaïlande, en Indonésie et en Malaisie, a démontré que le sexe est «big business». Son chiffre d'affaires planétaire s'élèverait à 5 milliards de dollars. Or, comme le souligne Lin Lim, coordinatrice de cette recherche, «peu d'attention a été donnée jusqu'ici aux réseaux économiques et à ceux qui tirent un profit de la prostitution qui fait vivre des millions de personnes: proxénètes, restaurateurs, taxis, fonctionnaires corrompus, employés des saunas, voyagistes, parents"» Selon une étude du ministère thaïlandais de la Santé, sur un total de 105 000 employés dans l'industrie du sexe, 65 000 femmes offraient des services sexuels et 40 000 autres person