En Afrique, les militaires français ne veulent plus être en première
ligne. «On reste présents, mais en retrait», explique-t-on à l'état-major. «Ni ingérence ni indifférence», ajoute-t-on au ministère de la Coopération. Les opérations au Rwanda (1990-1994), et les polémiques qui ont suivi, ont en effet conduit la diplomatie et l'armée françaises à revoir leur stratégie sur le continent. «Y retourner tout seul, non merci», résume un officier. Echaudée, la France ne souhaite plus intervenir au sud du Sahara qu'en appui d'efforts africains et dans un cadre multinational. Dans les états-majors, on appelle cela le Recamp renforcement des capacités africaines de maintien de la paix. Ce concept permet de se désengager tout en restant bien présent. Il s'agit de mettre sur pied des bataillons africains que la France équipe, entraîne et soutient, si possible avec l'aide d'autres pays occidentaux.
Soutien technique. Comme au Centrafique, depuis avril 1998, les militaires français ont quitté leurs bases de Bouar et de Bangui, à la suite des différentes crises qui ont secoué le pays. Des Casques bleus ont remplacé les Bérets rouges des Efao (éléments français d'assistance opérationnelle). Six pays africains et le Canada participent à la Mission de l'ONU en République centrafricaine (Minurca) que soutiennent 290 militaires français, pour des tâches essentiellement techniques. La Minurca utilise par exemple des véhicules prêtés par la France, habituellement entreposés à Dakar. «Nous me