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Libération

Pas d'excuses nipponnes pour la Chine. Jiang Zemin n'a pas obtenu de contrition de Tokyo pour les atrocités de guerre.

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publié le 27 novembre 1998 à 15h15

Tokyo, Pékin, de nos correspondantes.

Ce devait être le sommet de la réconciliation, entre les deux ennemis héréditaires que sont la Chine et le Japon. Mais la méfiance a prévalu sur les courbettes, hier, lors de la première journée du président Jiang Zemin au Japon. Il s'agissait de la première visite d'un chef d'Etat chinois dans l'archipel nippon, et ce voyage était présenté comme l'occasion unique de tourner la page d'un douloureux passé. En particulier, la dernière guerre d'occupation japonaise en Chine, de 1933 à 1945, qui a fait plusieurs millions de morts. «Contrairement à ce qu'a fait l'Allemagne à l'égard des nazis, le Japon n'a jamais complètement abandonné son passé militaire, expliquait la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères chinois, Tang Jiaxuan. Si c'était le cas, la Chine et les autres pays asiatiques n'auraient pas besoin de rappeler aux Japonais leur histoire aussi souvent.» Du point de vue japonais, l'insistance chinoise à revenir sur ce passé est progressivement devenue une arme diplomatique de Pékin pour obliger Tokyo à fléchir sur des dossiers sensibles. Dans ce contexte de rapport de force, les rencontres d'hier se sont jouées dans un climat tendu. «Le militarisme japonais s'est fourvoyé sur la voie erronée de l'agression et de l'expansionnisme. Le Japon doit à jamais se souvenir des leçons douloureuses de l'Histoire», a déclaré le président chinois lors d'un toast porté à l'empereur Akihito. Peut avant, l'empereur s'était abstenu, dan