Bonn de notre correspondante
La solution du problème Ocalan doit être cherchée au niveau européen: le chancelier allemand, Gerhard Schröder, et le Premier ministre italien, Massimo D'Alema, en visite vendredi à Bonn, sont à l'unisson. Les deux chefs de gouvernement ont demandé que le leader du PKK soit jugé devant un «tribunal européen», sans donner le moindre détail sur les formes de cette institution, qui reste à créer. Parallèlement, Schröder et D'Alema ont annoncé vouloir lancer «une initiative européenne pour une solution pacifique» du problème kurde en Turquie. Là encore, les deux dirigeants n'ont toutefois qu'esquissé le cadre général de cette initiative: reconnaître certains droits au peuple kurde, mais «sur la base du droit de la Turquie à son intégrité territoriale», a souligné D'Alema. Pour convaincre la Turquie de coopérer, Schröder a ajouté une menace à peine voilée: «Nous ne voulons pas que l'escalade éloigne la perspective de rapprochement de la Turquie de l'Union européenne. Nous voulons un processus de rapprochement de la Turquie de l'Europe.» Les deux chefs de gouvernement ont indiqué qu'ils chargeraient leurs ministres des Affaires étrangères d'engager le dialogue avec la Turquie.
Botter sur la touche européenne a permis aux deux chefs de gouvernement d'apaiser le ton de leurs relations, tendues depuis l'arrestation d'Abdullah Ocalan à Rome, le 12 novembre. L'Italie sommait l'Allemagne de demander son extradition, puisqu'elle a émis un mandat d'arrêt contre