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Libération

L'Afrique aux Africains"" en armes. Dans de nombreux pays, la violence est l'ultime recours.

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publié le 28 novembre 1998 à 15h20

Lui-même africain, Kofi Annan a résumé hier la situation du

continent en une seule phrase. «Jamais l'Afrique n'a été autant affligée par la guerre et la misère qu'aujourd'hui.» Un coup d'oeil sur la carte suffit pour le constater: sur toute la «diagonale du fou», de l'Erythrée jusqu'en Angola en passant par le Congo-Kinshasa, le continent est en guerre, sans parler des conflits en Algérie, en Guinée-Bissau, en Sierra Leone ou en Somalie. Et comme l'a constaté Laurent Fabius cette semaine devant les parlementaires africains, «si le PNB par pays a progressé, le revenu par habitant, lui, a diminué». Au point que, dans plus de la moitié des Etats de l'Afrique subsaharienne, l'on vit aujourd'hui moins bien qu'il y a vingt ans. Enfin, quand on sait qu'au sud du Sahara la moitié des enfants ne vont plus à l'école et que l'espérance de vie y a reculé d'une dizaine d'années du seul fait du sida, comment s'étonner que l'Afrique cède par moments au désespoir?

Depuis cinquante ans, l'Afrique est le continent ayant connu le plus grand nombre de guerres. Ce n'est donc pas nouveau. En revanche, depuis la chute du mur de Berlin, ces conflits auparavant «surdéterminés» par la guerre froide ne sont plus canalisés par des puissances extérieures. Ce désengagement tutélaire a permis l'émergence de puissances régionales sur le continent, souvent en situation de rivalité. Si le Nigeria dicte sa loi en Afrique de l'Ouest, l'Ethiopie et l'Erythrée s'affrontent dans la Corne de l'Afrique, la prétention