Vendredi, au Carrousel du Louvre, certains cherchaient la Joconde.
D'autres, la XXe Conférence des chefs d'Etat d'Afrique et de France, dont c'était, au sous-sol de l'un des plus grands musées du monde, l'ouverture officielle. Grâce aux plumets des gardes républicains, les représentants des 49 délégations africaines ont quitté les allées touristiques et retrouvé leur hôte Jacques Chirac. Les chefs d'Etat ont été dirigés vers des rangées de fauteuils organisées selon un protocole complexe, révélateur des tensions qui empoisonnent les relations des amis africains de la France. Relégué en bout de rang, Laurent-Désiré Kabila fut assis à une distance raisonnable de ses pairs et désormais ennemis rwandais et ougandais, les présidents Bizimungu et Museveni. Depuis qu'ils sont arrivés à Paris, les protagonistes de la guerre qui déchire le Congo-Kinshasa se disent prêts à se rencontrer, mais à des conditions incompatibles. La délégation rwandaise distribue généreusement une brochure riche en photos de lynchage de Tutsis, accusant Kabila de génocide. L'ambiance n'est pas non plus des meilleures entre Addis-Abeba et Asmara, bien que le chef du gouvernement éthiopien et le président de l'Erythrée aient été dangereusement placés l'un derrière l'autre.
Protestations. A l'extérieur du Carrousel, la présence des chefs d'Etat africains a donné lieu à des protestations. La police a interpellé des membres de Reporters sans frontières qui tentaient de manifester contre les «prédateurs de la liber