Genève, de notre correspondant.
Ce samedi, les Suisses se prononcent sur la dépénalisation des stupéfiants, cocaïne et héroïne comprises. En cas d'acceptation, l'article 32 de la Constitution sera complété comme suit: «La consommation de stupéfiants ainsi que leur culture, leur possession et leur acquisition pour les besoins personnels ne sont pas punissables" La législation règle l'imposition fiscale des stupéfiants. Les recettes nettes sont réparties par moitié entre la Confédération et les cantons.» La Suisse serait alors le seul pays au monde à autoriser la culture, l'importation, la production et le commerce de stupéfiants, moyennant un contrôle étatique. Après un entretien, les adultes obtiendraient une carte électronique leur permettant d'obtenir n'importe quelle drogue «dure» sans suivi médical, alors que les drogues «douces» seraient disponibles dans des «coffee-shops».
A la base de l'initiative populaire: «Droleg», des personnalités venues d'horizons les plus divers. Le maître d'oeuvre est François Reusser, 41 ans, ex-responsable du Parti socialiste zurichois, devenu président de la coordination suisse du chanvre. Son argument principal: l'échec absolu de la politique de répression, jugée inopérante et ruineuse en termes de santé publique. Il s'appuie notamment sur le constat des policiers suisses qui reconnaissent qu'ils ont «perdu la guerre» contre les trafiquants, estimant que les saisies ne permettent que de freiner au plus 10% du montant des drogues qui circule