Moscou, de notre correspondant.
Dans la cage à barreaux de fer habituelle aux tribunaux de l'ex-URSS, Anatoli Onoprienko a commencé par raconter son enfance. Sa mère qui meurt lorsqu'il a 4 ans, son père et son frère qui se débarrassent de lui trois ans plus tard en le fourguant dans un orphelinat" Ce n'était pas un bon début. La suite de sa vie fut plus ordinaire et puis, d'un coup, sombra, encore et encore, dans l'horreur meurtrière. L'homme de 39 ans au regard clair ne cherche pas une excuse en se remémorant cette enfance aujourd'hui lointaine. Tout juste une explication: «C'est à ce moment que quelque chose de diabolique s'est développé en moi.» Devant ses juges, avec son bonnet de laine et sa parka, ses tennis d'Ukrainien ordinaire, il ne joue ni les fous, ni les illuminés, ni les excités, il est calme, souvent, impatient parfois. «Il est en forme», lâche son avocat, le premier jour du procès, aux journalistes qui ont fait le déplacement. 400 témoins. Quinze policiers ont accompagné l'accusé jusqu'à la porte de la cage. «Il comprend parfaitement bien ce qu'il a fait et il admet sa culpabilité», poursuit son avocat Touslan Mochovski. Quand on l'arrête, en avril 1996, on soupçonne Onoprienko de 42 meurtres. Il en avouera 10 autres. Total: 52 assassinats entre 1989 et 1996, dont la majorité dans les mois qui ont précédé son arrestation à Jitomir, dans l'ouest de l'Ukraine, une petite ville où se déroule son procès depuis lundi. Cent trois volumes constituent le dossier d'a